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2015 «Mémoire», Conseil Départemental de l’Ariège, Foix

L’œuvre commémore les événements qui se sont déroulés du 9 mars 1943 au mois d’août 1944. Les pierres sédimentaires qui la composent contiennent la mémoire d’une vie passée durant des ères géologiques et évoquent la question du passé. Le cœur de l’œuvre est assez grand pour qu’une personne puisse se tenir debout à l’intérieur, mais elle se sentirait alors oppressée. L’œuvre rend palpable le sentiment de claustrophobie, elle fait écho aux interrogatoires qui ont eu lieu dans l’acienne maison Lauquie.

Une plaque en laiton poli est fixée sur la contremarche de l’escalier. Le message « témoin muet » saute aux yeux des visiteurs. Cette rencontre imprévue avec l’Histoire interpelle les passants et soulève des questions.

Devant le platane, une étiquette botanique informe le spectateur que cet arbre exceptionnel a connu l’occupation.

La période de l’occupation semble plus proche à travers ces traces. L’escalier et l’arbre soutiennent la présence du monument, ils élargissent son rayonnement sur tout le terrain et sensibilisent les visiteurs sur le passé du lieu.
Konrad Loder

Plus d’informations (PDF, 4 Mo)

Konrad Loder, «De Bayonne en Chine», 2014, acier du Pont d’Eifel, acier découpé, 200x390x60 cm

Ce matériau rouillé de 150 ans a su séduire un promoteur chinois qui a souhaité l’intégrer au projet immobilier qu’il mène aux environs de la ville de Canton, à Shunde, sur le delta de la rivière des Perles, dans le district de Foshan (montagne de Bouddha). Ce projet prévoit d’accueillir 100.000 habitants tout en respectant l’écosystème.
Lors de son démontage à Bayonne, quelques réactions discrètes des nostalgiques du quartier Saint Esprit, se sont fait entendre et certains d’entre eux n’ont pas hésité à dérober quelques fragments du pont en souvenir. Ensuite de nombreux artistes chinois et français se sont saisis de ces vestiges pour réaliser des pièces monumentales devenues matière à œuvres d’art, et par là même matière à penser l’idée de progrès et ses mutations tant conceptuelles que géographiques. Ces œuvres seront installées dans l’immense parc de la ville quasi utopique de Shunde, une manière de fêter les cinquante ans des relations franco-chinoises.
(De France en Chine : Le vieux pont de Bayonne, un si long voyageUn documentaire d’AnnaSzmuchttp://www.franceculture.fr)


Le pont Eiffel démantelé n’est pas un tas de ferrailles, beaucoup d’artistes d’autres pays s’y intéressent, et par l’achat, la récupération ou d’autres moyens, exportent les pièces démontées dans les autres pays.
   FAN Zhe, le jeune artiste chinois qui a vécu à Paris pendant 14 annnées, a réagit très vite à cette nouvelle. Passionné et connaisseur de l’art contemporain, FAN Zhe le sait bien que dans l’Histoire de l’art chinois et occidental, la réadaptation, la réinterprétation voire la subversion du classique, toutes sont en fait une forme de l’héritage de la culture. Muni du respect pour la culture chinoise et occidentale, et de la motivation d’engager dans les échanges culturels entre la France et la Chine, FAN Zhe a rassemblé l’ensemble des éléments afin de réaliser un grand acte utopique.

Poulailler

«Pour qu’un œuf se reproduise
il doit produire une poule»

En regardant par les hublots, le spectateur curieux découvre ce qui se cache à l’intérieur de l’œuvre: des poules.
La relation – les poules à l’intérieur de l’œuf – étonne: il rappelle le fameux paradoxe résolu par Darwin et qui, même résolu, interpelle toujours notre esprit critique. Pour le passant, un poulailler en acier et en forme d’œuf peut paraître contradictoire, mais finalement il reflète bien la situation: un quartier entièrement reconstruit, avec des maisons anciennes qui côtoient de nouveaux bâtiments. Probablement, certains habitants plus traditionnels élèvent même encore des poules dans leur jardin.
L’œuvre, enfin, est une métaphore qui parle d’un monde en construction, ainsi de fertilité, de changement et d’inconnu. L’image prend tout son sens devant une école où les enfants font leurs premiers pas dans la cour des grands. Cette installation à l’intérieur n’est pas définitive. Les trois poules perchées sur une tige et le coq sont «empaillés» par taxidermie. Ils pourront par la suite être retirés de l’œuf, placés dans des vitrines à l’école, et utilisés comme support d’enseignement dans les deux écoles. (Valenton, Val-de-Marne)

Konrad Loder, « Poulailler », 2014, acier inoxydable, taxidermie, 220x220x250 cm

Lunettes de soleil: en haut de l’escalier, sur le balcon, nous sommes face à la partie centrale de l’oeuvre.
Le paysage se compose de multiples facettes. Le spectateur le perçoit en fragments colorés. Les verres ont différentes opacités, certaines sont claires, d’autres sont translucides ou opaques. Les montants des fenêtres sont cachés derrière des feuilles opaques.
De vue frontale, le châssis est presque invisible. La grille avec les masques mesure un centimètre et sa profondeur de trois centimètres n’est pas perceptible. En revanche, vus de côté, les éléments verticaux de la grille sont bien perceptibles. Le spectateur voit alors le métal du support, c’est pourquoi il perçoit la couleur différemment: le verre coloré se reflète sur l’acier inox et la perspective sur les échantillons écartés se développe. Cet effet de perspective suggère un grand panorama et invite à l’observation.
Comment voyons-nous le monde? Quels filtres produisent nos images et modifient nos perceptions? Quel impact a la couleur sur notre monde affectif? Telles sont les questions soulevées par l’oeuvre.
La scène a l’extérieur et le nuancier actionnent l’observation mutuellement. Ce n’est ni l’un, ni l’autre mais l’ensemble qui façonne l’imaginaire. Ce message est confié aux collégiens.

Fabrication: les lamelles et les masques de châssis sont découpés au laser, assemblés par clippage. Il y a trois châssis par fenêtre qui sont posés dans un cadre profilé. Tous les éléments métalliques sont en acier inoxydable. Tous les verres sont feuilletés (verre soufflé de 3mm, film intercalaire, float glass 3mm)

 

La proposition s’inspire d’un simple gribouillage sur un bout de papier. Ce griffonnage est devenu l’ébauche qui sert pour développer le projet.
Ce motif populaire reprend l’historique du lieu, il met les spectateurs dans la confidence de ce parc urbain. La couleur vive et le titre (plaquette en bas) « BIC » rappellent jusqu’à la pointe le stylo et son encre qui étaient fabriqués sur le terrain. Les gribouillages rappellent aussi la friche industrielle avec ses tags et graffitis.
L’œuvre se compose de six éléments de couleurs différentes. L’esquisse originale est numérisée, vectorisée, agrandie et découpée en six exemplaires. Ensuite, les surfaces sont thermolaquées (poudrage et puis passage au four de polymérisation) et prêtes pour l’accrochage.

Les cinq taches colorées sont alignées en haut de mur. A cette distance, le spectateur pourrait les confondre avec des tags. Mais en même temps, le débordement des taches latérales l’intrigue et sollicite sa curiosité. Une fois les taches scrutées, l’observateur constate leur convergence et leur rotation.

L’œuvre fait allusion à la notion de reproduction. Cependant un gribouillage est spontané et aléatoire, sa reproduction exacte est impossible. Pourtant, ici, il y a cinq silhouettes identiques et le spectateur pourrait soupçonner des divergences. S’il a des doutes, le cartel sous l’œuvre lui donne l’information nécessaire : le logo d’une usine et les trois lettre « Bic » créent la passerelle entre les cinq taches et la reproduction industrielle; l’œuvre interprète le passé du lieu.

L’interprétation d’une œuvre est subtile. Les enfants qui s’amusent sur l’aire de jeux en face de l’installation auront sûrement d’autres idées.

 

2010  RVB

Rouge vert bleu, abrégé RVB est un format de codage des couleurs. Ces trois couleurs sont les couleurs primaires en synthèse additive. L’addition des trois donne du blanc pour l’œil humain.
Elles sont utilisées en éclairage afin d’obtenir toutes les couleurs visibles par l’homme.
Elles sont aujourd’hui utilisées en vidéo, pour l’affichage sur les écrans, et dans les logiciels d’imagerie.

 

Projet réalisé en 2009 pour le collège Olympe de Gouges à Sainte Pazanne (44)

odot, cette intervention – la surcharge – crée un décalage dans l’absurde. Elle est source de questionnement. En tant qu’œuvre d’art, elle pose la question des moyens plastiques disponibles aux artistes d’aujourd’hui, la place du détournement dans l’art ainsi que l’impact de l’art contemporain dans l’espace public. Elle aborde également un sujet plus lié aux questions propres des collégiens : le poids. Les collégiens rentrent dans l’adolescence, ils sont en pleine phase de questionnement personnel. Le rapport au groupe est également très fort. Les premières bandes se créent. Cette construction identitaire s’effectue néanmoins dans un contexte médiatisé qui imposent des codes esthétiques draconiens. Des tensions naissent entre ces images fantasmées et la réalité dans laquelle l’obésité enfantine progresse à grand pas. Aborder le sujet du poids, permet de toucher l’intime : afficher son poids relève de l’acceptation de soi. Prendre du poids dans la mesure du raisonnable, c’est également assurer sa croissance sa bonne santé. Enfin c’est également un argument de poids dans le rapport de force qu’il existe entre les bandes de 3ème et de 6ème. Le poids affiché est néanmoins relatif, il faut savoir s’il est avec ou sans un cartable bien rempli… Cette installation aborde mais dédramatise ces sujets de société. Pouvant servir d’outil pédagogique en français, en mathématique, en physique, en technologie et en art, ce projet soutient, sans le surcharger, l’enseignement. Elle permettra également au collège de Sainte Pazanne d’être le premier collège à marquer le poids de toute une classe au dos de leurs photos.
TRANSITION La parcelle est un espace tampon entre intérieur et extérieur. Pour les élèves, c’est un lieu de transition, entre échappée de fin de journée et mise en condition matinale. Il n’est pas encore sujet à la rigueur nécessaire à la vie du collège mais introduit cette dernière. Ouvert sur l’extérieur, c’est également un espace de déambulation potentiel, de rencontre entre les habitants de Sainte-Pazanne. La perception de cette espace est en perpétuelle mutation au cours de la journée ou selon son public.

 

2008  « Station météo », pour le collège Lucie Aubrac d’Isneauville en Haute-Normandie, Le Département Seine-Maritime « Nœud »

Le basculement: Un sytème hydraulique alimente en permanence avec de l’eau de pluie une étagère de bottes en silicone. 
Une fois (trop) remplie, l’équilibre se rompt, un basculement s’amorce et les bottes se plient. L’eau est éjectée. 
Un renversement s’opère. 
Le contenant vidé de son contenu se redresse dans l’attente d’un nouveau contenu.
Le système est similaire pour tous mais les bottes réagissent individuellement
Une rythmique visuelle apparaît. La perception globale est toujours changeante et imprévisible.

 

2008     « Portes logiques », Ecole européenne de Munich (Allemagne) Staatliches Bauamt, München

La cafétéria et la cantine sont séparées par sept panneaux en verre interactif. 
Le verre devient opaque ou transparent au moyen de cristaux liquides. 
L’activation des cristaux liquides est déterminée par des détecteurs de présence qui sont installés de part et d’autre de la paroi. Un jeu de «porte logique » relie les deux salles.

2008 « Les Pitons », Hôtel de Police de Saint Pierre, La Réunion, Ministère de l’Intérieur

ARCHITECTURE: La symétrie marque le parti pris architectural du commissariat. Il n’y a guère que les plantations situées dans les jardins qui échapperont à la précision de cette pensée.
Situées dans les jardins et en façade, les deux zones d’intervention définies induisent un positionnement face à ce constat

BATIMENT PUBLIC: un hôtel de police est avant tout un bâtiment public. Il représente et traduit la présence de l’état. Son rôle est central dans la construction d’une stature publique. Le bleu/blanc/rouge me semble de rigueur.

HOTEL DE POLICE: le choix des matériaux pour une intervention plastique est important. Il doit être cohérent avec l’identité du lieu. Précision et résistance marquent l’univers de la police. Il est important de retrouver ces qualités dans l’œuvre.

SERVICE ACTIF: un hôtel de police reste en éveil 24h/24h, 365 jours par an. Il faut saluer et rappeler aux personnes extérieures au bâtiment, cette activité sans relâche

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