« Mémoire », Conseil Départemental de l’Ariège, Foix, 2016
L’œuvre commémore les événements qui se sont déroulés du 9 mars 1943 au mois d’août 1944. Les pierres sédimentaires qui la composent contiennent la mémoire d’une vie passée durant des ères géologiques et évoquent la question du passé. Le cœur de l’œuvre est assez grand pour qu’une personne puisse se tenir debout à l’intérieur, mais elle se sentirait alors oppressée. L’œuvre rend palpable le sentiment de claustrophobie, elle fait écho aux interrogatoires qui ont eu lieu dans l’ancienne maison Lauquié.
Une plaque en laiton poli est fixée sur la contremarche de l’escalier. Le message « témoin muet » saute aux yeux des visiteurs. Cette rencontre imprévue avec l’Histoire interpelle les passants et soulève des questions.
Devant le platane, une étiquette botanique informe le spectateur que cet arbre exceptionnel a connu l’occupation. La période de l’occupation semble plus proche à travers ces traces. L’escalier et l’arbre soutiennent la présence du monument, ils élargissent son rayonnement sur tout le terrain et sensibilisent les visiteurs sur le passé du lieu.
« De Bayonne en Chine », acier du Pont d’Eifel, Parc de Ronggui, Chine, 2014
Acier découpé, 200x390x60cm
Ce matériau rouillé de 150 ans a su séduire un promoteur chinois qui a souhaité l’intégrer au projet immobilier qu’il mène aux environs de la ville de Canton, à Shunde, sur le delta de la rivière des Perles, dans le district de Foshan (montagne de Bouddha). Lors de son démontage à Bayonne, quelques réactions discrètes des nostalgiques du quartier Saint-Esprit, se sont fait entendre et certains d’entre eux n’ont pas hésité à dérober quelques fragments du pont en souvenir. Ensuite de nombreux artistes chinois et français se sont saisis de ces vestiges pour réaliser des pièces monumentales devenues matière à œuvres d’art, et par là même matière à penser l’idée de progrès et ses mutations tant conceptuelles que géographiques. Ces œuvres seront installées dans l’immense parc de la ville quasi utopique de Shunde, une manière de fêter les cinquante ans des relations franco-chinoises.
« Poulailler », Groupe Scolaire Jean Jaurès, Ville de Valenton, 2014
Acier inoxydable, taxidermie, 220x220x250 cm
«Pour qu’un œuf se reproduise il doit produire une poule»
En regardant par les hublots, le spectateur curieux découvre ce qui se cache à l’intérieur de l’œuvre: des poules.
La relation – les poules à l’intérieur de l’œuf – étonne: il rappelle le fameux paradoxe résolu par Darwin et qui, même résolu, interpelle toujours notre esprit critique. Pour le passant, un poulailler en acier et en forme d’œuf peut paraître contradictoire, mais finalement il reflète bien la situation: un quartier entièrement reconstruit, avec des maisons anciennes qui côtoient de nouveaux bâtiments. Probablement, certains habitants plus traditionnels élèvent même encore des poules dans leur jardin.
L’œuvre, enfin, est une métaphore qui parle d’un monde en construction, ainsi de fertilité, de changement et d’inconnu. L’image prend tout son sens devant une école où les enfants font leurs premiers pas dans la cour des grands. Cette installation à l’intérieur n’est pas définitive. Les trois poules perchées sur une tige et le coq sont «empaillés» par taxidermie. Ils pourront par la suite être retirés de l’œuf, placés dans des vitrines à l’école, et utilisés comme support d’enseignement dans les deux écoles.
« Nuancier », Collège de Veauche, Conseil Général de la Loire, 2013
Découpe laser, assemblage par clippage, acier inoxydable et verres feuilletés
Depuis le balcon, on découvre la partie centrale de l’œuvre : un paysage fragmenté de verres colorés aux opacités variées. Les montants sont dissimulés, rendant la structure presque invisible de face. De côté, le métal apparaît, reflétant la couleur et ouvrant la perspective sur un large panorama.
L’œuvre interroge notre perception : quels filtres modifient notre vision et notre rapport affectif à la couleur ? La scène extérieure et le nuancier se répondent, invitant à observer le monde autrement — message transmis aux collégiens.
« Gribouillage », Parc Marcel Bich, Clichy, 2013
La proposition s’inspire d’un simple gribouillage devenu l’ébauche du projet. Ce motif populaire évoque l’histoire du lieu et met les spectateurs dans la confidence de ce parc urbain. La couleur vive et le titre « BIC » rappellent le stylo et l’encre autrefois fabriqués sur le site, ainsi que les tags de la friche industrielle.
L’œuvre se compose de six éléments colorés issus de l’esquisse numérisée, agrandie et thermolaquée. Alignées en haut du mur, les taches semblent des graffitis, mais leur rotation et leur convergence intriguent le regard.
En évoquant la reproduction industrielle, l’œuvre joue sur le paradoxe du gribouillage spontané impossible à reproduire. Le logo « BIC » relie ces formes au passé du lieu, tout en laissant place à d’autres lectures, notamment celles des enfants du parc.
« Galiléo », Ecole européenne de Munich (Allemagne) Staatliches Bauamt, München, 2010
Le verre dichroïque est associé à un traitement de surface métallique qui a pour effet de séparer et de filtrer les couleurs de la lumière. La lumière qui passe à travers ou se réfléchit sur le verre prend des teintes différentes. La couleur varie également selon l’angle de vue. Le verre dichroïque génère de nombreux effets colorés et procure une perception visuelle vibrante et chatoyante.
« RVB », Institut de Télécommunication, Saint Etienne, 2010
Une sculpture flottant dans le hall, semblable à un satellite, capte en temps réel la scène au sol. Parmi les millions de pixels filmés, un seul — celui du centre — est analysé. Sa couleur, transmise en continu, fait varier un hexagone lumineux sur la sculpture et alimente le méga pixel : trois grands écrans LED (rouge, vert, bleu) installés sur la façade. Rouge vert bleu, abrégé RVB est un format de codage des couleurs. Ces trois couleurs primaires, en synthèse additive, donnent une fois additionnées du blanc pour l’œil humain. Elles sont utilisées en éclairage afin d’obtenir toutes les couleurs visibles par l’homme : en vidéo, pour l’affichage sur les écrans, et dans les logiciels d’imagerie.
« Station météo », pour le collège Lucie Aubrac d’Isneauville en Haute-Normandie, 2008
Un système hydraulique alimente en permanence avec de l’eau de pluie une étagère de bottes en silicone. Une fois (trop) remplie, l’équilibre se rompt, un basculement s’amorce et les bottes se plient. L’eau est éjectée. Un renversement s’opère. Le contenant vidé de son contenu se redresse dans l’attente d’un nouveau contenu. Le système est similaire pour tous mais les bottes réagissent individuellement. Une rythmique visuelle apparaît. La perception globale est toujours changeante et imprévisible.
« Portes logiques », École européenne de Munich (Allemagne) Staatliches Bauamt, München, 2008
La cafétéria et la cantine sont séparées par sept panneaux en verre interactif. Le verre devient opaque ou transparent au moyen de cristaux liquides. L’activation des cristaux liquides est déterminée par des détecteurs de présence qui sont installés de part et d’autre de la paroi. Un jeu de «porte logique » relie les deux salles.
« Les Pitons », Hôtel de Police de Saint Pierre, La Réunion, Ministère de l’Intérieur, 2008
La symétrie guide le projet. Seules les plantations des jardins échappent à cette rigueur. Les deux zones d’intervention, en façade et dans les jardins, s’inscrivent dans cette logique.
« Monte Carlo », Hôtel de Police, Lille, Ministère de l’Intérieur, 2007
Le déclenchement aléatoire de diodes bleues symbolise l’imprévisible auquel la police fait face. Sans fonction réelle ni rythme détectable, ce simulacre de surveillance évoque un réseau et rappelle aux passants la vigilance constante de la police.
« Rideau », Médiatique de Chartres, Ville de Chartres, 2007
Image monumentale intégrée à l’architecture, l’œuvre se compose de modules fins jouant avec la lumière et l’ombre. Le réseau, découpé comme un filet de lignes, projette des ombres changeantes selon l’éclairage et la position du spectateur. De près, chiffres et lettres sérigraphiés, détachés de tout contexte, deviennent une trame abstraite et codée.
« Nœud », Médiathèque de Viroflay, Département des Yvelines, 2007
Verre acrylique découpé et sérigraphié, 130x130cm.
« Double spirale », ville de Douai « Rives », un parcours au fil de l’eau
Deux spirales de 110 cm de diamètre, composées de 20 segments chacune, formant une arabesque après rotation de chaque élément à 90°.